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 Kings Of Medicine

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AuteurMessage
Lou
Lou-des-Bois is watching you
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Lou


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MessageSujet: Kings Of Medicine   Kings Of Medicine EmptyMer 10 Sep 2014 - 19:03



Viens, le désir dans nos veines
Je voudrais encore que tu m’aimes.
Oui, avant que tu me dises,
Je voudrais encore que tu me brises.


Il y a des papillon argentés qui dansent sous mes paupières.
Ils obscurcissent ma vue, troublent mes sens, et finalement se dispersent, jusqu’à n’être plus qu’un scintillement à la limite de mon champ de vision. Alors seulement je peux analyser, et reconnaître sans difficulté la douleur sourde d’un coup de poing lancé sans aucune hésitation.
Il me faut quelques secondes de plus pour lever les yeux - sans pour autant me lever, moi - et porter mon regard sur l’auteur de cette agression.
Putain, il y avait longtemps qu’il ne m’avait pas refait le coup de l’agression physique. Les coups bas et crasses en tous genres, j’y suis habitué, mais qu’il daigne porter un coup direct ?
Ça n’est pas arrivé depuis….
Depuis.
Bordel.
L’espace d’un instant, j’envisage de me lever et de rendre le coup - puisque qu’il me cherche !
Mais ses yeux m’arrêtent. Il y a quelque chose d’étrange. Déjà, il me regarde. Rien que ça me flanque un frisson, dont j’ignore s’il est de peur ou de plaisir. Et puis il y a trop de choses dans ce regard. Je n’arrive pas à les identifier, mais elles m’arrêtent avant même d’avoir commencé.

« Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais… »


Je sens - ou plutôt je devine - que le sang a dû quitter mon visage à ces mots.
Je reste immobile.
J'attends la suite. Je ne suis de toute façon pas émotionnellement en état d’avoir une quelconque réaction. La pointe d’angoisse est revenue se loger au creux de mon torse

« Connard ... »

Connard. Exactement. Et encore, le mot est faible. J’ai la désagréable impression que tout mon sang est en ébullition. Un regard sur mes mains ; je crois que je tremble. De rage, putain. De dégout. De consternation.

« Bordel, Jin. …. »

Je frissonne quand il prononce mon nom.

« C’est un pari, c’est ça ? Tu devais baiser avec moi et le prouver à tous tes copains ? Et depuis ce temps, tu d… dois bien te marrer avec tes potes, hein ? C’est ça l’objet du pari ? De se croiser environ une fois par an quand je suis … un peu ailleurs … pour se foutre de ma gueule ensuite ? »

Pense-t-il vraiment tout ce qu’il dit ou est-ce une façon supplémentaire de me faire comprendre ce qu’il pense de moi ?

« Tu es vraiment un être répugnant, Ikeda ... Si tu me voulais tant que ça, tu n'avais pas besoin de te faire passer pour un autre, juste d'allonger les billets ..., même si tu me dégoûtes, j'aurais accepté ton corps répugnant contre le mien. J'aurais feint d'avoir du plaisir en ta compagnie ... »

Ta gueule.
J’ai pas envie de comprendre ce qu’il est en train de me dire. J’ai pas envie d’entendre ça. Pas envie d’apprendre que ces longues années de franche inimité sont basées sur un fucking malentendu. Pas envie de réaliser qu’il ne m’avait tout simplement pas reconnu.

« Tu croyais quoi ? Que tu allais pouvoir me faire chanter ? Ou un truc dans le genre ? »

Fuck it.

« 24 heures, putain… »
Ma voix n’est qu’un murmure.

Je lève les yeux vers lui, tout mon ressentiment concentré dans mon regard, probablement plus sombre que jamais.

« Il ne s’était même pas écoulé 24 heures. » je continue en haussant la voix.
« J’ai cru que c’était ta manière de dire qu’il ne s’était rien passé. Qu’il ne se passerait plus rien

Je me relève doucement. Mon regard est retourné sur le sol.
Ma voix aussi s’est mise à trembler d’une rage contenue.

« J’ai cru que tu regrettais tellement cette nuit là que tu avais du en venir aux poings. »

J’esquisse un pas vers lui.

« Alors que t’avais juste… Oublié ? » j’ajoute avec un rire nerveux.

Je plonge mes yeux dans les siens, et ma voix monte d’un cran.

« Et tu oses. Tu OSES débarquer après tout ce temps et ME blamer ? »

Ne lui laissant pas le temps de répondre, je l’attrape par le col, mon visage à quelques centimètres du sien.

« Maintenant, Marv, tu la fermes. Et tu écoutes. C’est mon tour. Mon tour de te faire savoir ce que je pense. »

D’un geste vif, je le plaque contre le mur. Je suis loin d’être aussi faible qu’autrefois. Aujourd’hui nous sommes à égalité.

« ... »

Je prend une grande inspiration erratique puis expire lentement.

« Je pourrais te raconter ma version de l’histoire. Je sais même pas si ça en vaut la peine. Toi, écouter, comprendre, admettre tes torts ? Laisse moi rire. Tu vois, Marv, aussi étrange que ça puisse te paraître, si j’ai baisé avec toi, c’est que j’en avais envie. ...J’suis vraiment trop con. Au fond, j’crois que j’aurais du faire un pari. Ou te faire chanter. Parce qu’au moins j’en aurais retiré quelque chose. Parce que là tu vois, tout ce qu’il me reste, c’est ton poing dans ma gueule et tes insultes ! Et une putain d’impression de m’être fait avoir sur toute la ligne. »

Je resserre ma prise, faisant blanchir les jointures de mes doigts. Si je le lâche, ou je m'enfuis ou je lui mets mon poing dans la gueule.

« …Alors comme ça je te répugne ? Regarde toi dans une glace, Marv. Et ose me dire que tout ça c’est de ma faute. Toi qui m’avais oublié moins de 24 heures après. Toi qui n'a jamais été foutu de faire le lien. Qui n’a jamais été foutu de me reconnaître. »

J’ai encore haussé la voix, oubliant que je suis dans un hôpital, que je suis supposé la fermer, qu’à force on va se faire jeter dehors.
Je me rapproche encore un peu, si près maintenant que je sens son souffle sur mes lèvres.

« Tu me demandes pourquoi je ne t’ai jamais dit que… » Je ne vais pas au bout de ma phrase.
Un instant, je cherche mon souffle. Ça craint ; c’est vraiment pas le moment de montrer des signes de faiblesse.

« Parce que ça aurait revenu à tirer un trait sur le peu que nous avions. »

Alors seulement je détache mon regard du sien, me concentrant sur mes mains tremblantes. Pas question de le laisser voir la moindre trace de détresse. Pas question de montrer qu’il me fait du mal.

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